Page:Variétés Tome III.djvu/277

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jouyr, chanter, boire un doigt et prendre quelque recreation ; cela ne sera rien : ce n’est que le changement d’air qui vous cause ceste douleur. Enfin, ces deux droles joüoient si bien leurs personnages que je n’y recognoissois rien de mauvais. Croy que plus fin que moy y eust esté trompé. On nous allume donc du feu ; on mit du vin sur un bout de table, des cartes sur une autre. Nous luy presentons à boire et luy baillons courage. Ses esprits luy reviennent ; il nous remercie fort honnestement de la peine que nous avions pris pour luy, disant que veritablement sans nous il fust mort ; et en revanche il dit qu’il nous vouloit faire boire. Les discours que nous eusmes en beuvant seroient trop longs à raconter. (Ô ! que je payerai bien tantost mon escot !) Après donc que nous eusmes beu, il prit les cartes, et dit qu’il vouloit monstrer un jeu auquel il avoit depuis peu perdu cinquante-cinq pistoles ; mais il croyoit que c’estoit contre un magicien : car autrement il ne pouvoit pas perdre, et qu’il sçavoit bien le jeu. Aussi


le milieu du XVIe siècle : « Un si grand concours d’étrangers, dit-il, et surtout d’Italiens nés dans des souverainetés différentes, dont chacune et même chaque ville avoit son marc différent, devoit produire une confusion dans les monnoies en France, où tout avoit cours, même les fausses monnoies. De là vint ce proverbe : Il entend le pair, quand on vouloit annoncer un homme rompu aux affaires et habile ; car rien n’étoit plus difficile que de suivre le cours des changes de toutes les monnoies… » (Galerie du XVIe siècle, t. 1er, p. 147.) — Le mot la preze ajouté ici, et qui doit venir de l’italien prezzo, prix, valeur, ne dément pas cette explication.