Page:Variétés Tome III.djvu/317

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Pour le bois, j’observerois les reglemente anciens, à peine de contravention de la perte de la marchandise contre les marchans, et de privation et de confiscation des offices des officiers, qui, en leur presence, voyent enfraindre la taxe de la ville ; à quoy pour remedier, il y auroit des poteaux dans lesquels il y auroit une table (ce que les Arabes appellent Arauzel)12 contenant la taxe de la ville, afin qu’un chascun fut adverti du prix de la marchandise13.

Seroit fait defences d’acheter des bois, n’estoit pour estre promptement coupés et vendus à la saison, afin d’eviter aux monopoles. Il y a plusieurs bourses qui s’assemblent et enlèvent les bois, et les gardent un, deux, trois ans, jusques à cherté, et n’en font venir qu’à la derobée. Je vous donne advis qu’il y a un marchand d’Auxerre qui, sous la bourse d’un nommé Giman, bourgeois de Paris, a enlevé tout le marin14 du pays de Morvan. Je vous laisse à


12. Chez les Chinois il y a une table pareille dressée sur la place publique, et indiquant, en outre du prix des vivres, celui des remèdes qui se vendent chez les apothicaires.

13. On trouve le commencement d’exécution d’un projet pareil dans l’ordonnance de mars 1577, par laquelle il étoit ordonné à l’hôtelier d’écrire sur la principale porte de son auberge le taux de tout ce qui se prenoit chez lui, le manger, le boire et le coucher. Deux ans après, une ordonnance du 21 mars compléta la première en réglant le tarif de toutes les denrées à consommer. C’est cette ordonnance qui se trouve mise en chanson dans la Fleur des chansons nouvelles (édit. Techener, p. 6–11).

14. Bois merrain, bon surtout pour les tonneliers, les treillageurs et les menuisiers.