Page:Variétés Tome III.djvu/349

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lement procedé que, la cause playdée, l’aprenty fut interrogé, le fait descouvert, et le pauvre sire, avec une courte honte, condamné.

Si tous ceux (mes dames) qui aiment le change estoient punis de semblable punition, je crois qu’outre que le nombre en seroit grand, les maris seroient aussi d’autant plus sages à conserver leurs femmes, des quelles ils peuvent user en pleine liberté, et non chercher les chambrières pour en recevoir une fin si sote et honteuse. Mais où ce malheureux vice prend une fois racine, il ne cesse de pousser jusques à ce qu’il ait engendré en nos cœurs une tige si puante et infecte que le fruict n’en vaut jamais rien.

Le premier Testament du Martyr amoureux.

Puis qu’en dueil et tourment
Je meurs par trop aymer,
Je fais mon testament
Dolent, triste et amer.

Je prie à mes amis
Qu’à la fin de mes jours,
Mon petit cœur soit mis
Dans le temple d’Amours.

Douze torches j’auray
De feu d’Ardent Desir ;
En ce cercueil seray
Porté de Desplaisir.