Page:Variétés Tome III.djvu/357

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de multiplication arithmetique, de vingt pauvres malotrus à cinq cens francs-archers, ou francs-taupins, tant à pied qu’à cheval : l’un est aussi vray que l’autre. Ne m’en chaut, pourveu que dans Paris l’on vende encores les salades en saulce verde11, pour avaler à petits morceaux les restes de la vache enragée de patience, exposée au collége de Clermont12 par les bons pères jesuistes13, pour amplifier la martyrologie du nombre des affidez à l’espagnole, en vertu des grains benists, selon l’invention du père Ignace, renouvellant les formulaires prattiqués par les heritiers de Salladin, en Amernie, contre les princes de l’Europe qui avoient traversé l’Asie et vouloient restablir un nouveau roy en Jerusalem14. J’ay veu representé en la sale de ma principauté par des personnages qui, non tant pour mon plaisir que pour faire argent, disoient avoir recouvert tous ces mystères de nostre vieil archive. J’espère que, si vous nous succedez, vous y serez re-


11. Régal de pauvres gens dont parle Rabelais, et qui se faisoit de blé vert et d’oseille pilée.

12. C’est le premier nom du collége de Louis-le-Grand, tenu par les jésuites.

13. On disoit indifféremment jésuite ou jesuiste, « jésuite toutefois plus communément », selon Voiture (lettre citée). Richelet, qui proscrit la seconde de ces deux orthographes, donne, pour prouver qu’on doit préférer l’autre, des exemples assez singuliers. V. la première édition de son Dictionnaire, si plein, comme on sait, d’allusions et d’équivoques satiriques.

14. Ce passage, qui est un spécimen du galimatias du sieur Dacreigne, doit avoir trait aux écrits qu’il publia