Page:Variétés Tome III.djvu/52

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accroire aux chambrières et aux savetiers que les ceremonies de l’Eglise ne servent de rien, que les prières n’ont aucune efficacité après la mort, que le purgatoire est une invention du pape, et mille autres allegations que nos anciens docteurs ont laissé couver cinquante ans durant, faute de veiller, d’ecrire et prescher.

Ils trouveroient à qui parler, ils trouveroient de fermes rochers, qui, par leur diligence et leurs études assidues ont relevé ce quy estoit cheu, reveillé ce quy dormoit, et decouvert ce quy estoit caché à nos anciens ; aussy, comme la negligence des docteurs et la simplicité des hommes estoit lors, l’observation de la religion estoit pareille : quelle religion paroissoit-il à nos anciens d’aller ouïr une petite messe les festes, mespriser les vespres, une fois l’an se confesser, encore falloit-il dire leurs peschés, tirer de leur bource un tournois fricassé pour donner à l’offrande, ne tenir compte des festes, n’aller au sermon que les bons jours, aller le jour de Noel à la messe de minuict pour dormir sur la paille que l’on mettoit aux églises, chanter des noels de l’antiquité, qui commençoient : « Viens çà, gros Guillot » ; se souler après la messe pour dormir le lendemain jusqu’à midi, et, quand on estoit mort, de faire de belles epitaphes, comme il s’en suit :

Cy dessous gist le grand Pierre,
Enterré sous ceste pierre,


Calvinistes qui se tenoient à Popincourt ou Pincourt, alors hors des murs de Paris, et qui furent envahies et troublées comme celles du Patriarche.