Page:Variétés Tome III.djvu/71

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Sont temoins de vos asneries,
L’on vous donnera des licous,
Et, pour finir vos railleries,

Ce loup vous egorgera tous.

Ou bien implorez le secours
Des mulets d’Auvergne5 et de Tours ;
Tenez bon, consultez l’oracle ;
Vous n’irez pas tous seuls aux coups,
Car tous les asnes du Bazacle6
Ont le mesme interest que vous.

La procureuse est en danger :
Il la pourroit aussi manger,
Si la faim quelque jour le presse,
Excitant ses boyaux goulus ;
Il croira que c’est une asnesse
Quand il sera monté dessus.

Parisiens, où est vostre cœur
De souffrir que ce procureur
Vous traitte comme des canailles,
Qu’il ait vos citoyens meurtris ?
Car, estant né dans vos murailles,
Cet asne est enfant de Paris.

Prenez les armes, vangez-vous,
Et luy donnez cent mille coups ;
Despeschez tost, vous l’avez belle,


5. C’étoient les plus estimés. Dans le conte de Voltaire, c’est à vendre des mulets que le père de Jeannot fait une si belle fortune.

6. Bazacle ou Bazadois, le pays de Bazas, en Guienne.