Page:Variétés Tome III.djvu/92

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les, se jetta à l’instant au col de son époux, luy disant : Helas ! mon Dieu ! mon amy, que feray-je ? C’est M. Guyot, mon père, quy me vient chercher. — À la bonne heure, il sera le très bien venu avec toute sa compagnie : il vous trouvera en un bon ordre et bonne compagnie. Sur ce, promptement fit aller ouvrir la porte du chasteau, et allèrent les recevoir tous deux ensemble, baiser les mains de M. Guyot et à toute sa compagnie ; ce quy se fit tant d’une part que d’une autre avec grande rejouissance de M. Guyot d’avoir retreuvé sa fille en si belle assistance de noblesse et très belle alliance. Incontinent et à l’heure sortit mademoiselle Ysabeau de sa chambre et s’alla jeter à genoux devant son père, luy demandant mercy de la faute qu’elle avoit commise.

Mais le pardon fut aisé à obtenir d’un père quy ne demandoit que l’avancement de sa fille, et surtout la voyant en telle pompe et si bien accompagnée, chose quy ne luy estoit pas trop commune.

Ainsy la tristesse et la fascherie se convertirent en joye et en allegresse pour chacun. De cette façon fut mariée et de cette façon fut assistée la fille de monsieur Guyot.