Page:Variétés Tome IV.djvu/143

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dit grand clos et jardin, avec les batimens qu’il y avoit fait construire, et le dit sieur de Sacy, après la mort de la dite dame Marguerite Dupuis, son epouse, tant comme donataire pour moitié du dit sieur des


don le pouvoit porter dans l’Astrée ; et, par une allée sous terre, ils entroient dans un jardin qui etoit à lui. » Dans le grand procès que lui suscita le meurtre de Lezinière, frère de la du Puy, tué dans son jardin même en des circonstances qui seront expliquées sommairement plus loin, des Yveteaux eut à subir toutes sortes de reproches au sujet de sa vie voluptueuse et cachée. Dans le Factum pour madame Catherine Couldray, veuve de Lezinière, on dit que sa maison est « un dédale embarrassé », tout rempli de valets, « et dont l’entrée est si difficile que tous ceux qui y ont esté savent que les portes de la Bastille ne sont pas plus etroittement gardées. » (Page 13.) « Le sieur des Yveteaux, y est-il dit plus loin (p. 36–37), ne se soucie point que l’on publie sa vie molle et delicate. Quand il est dedans son jardin habillé en pasteur avec sa belle Iris, la reine de la harpe, et que, pour le divertissement de sa debauche, il fait porter un jambon à la mesme forme que le pain benist à l’eglise, comme il se void par la description qu’il en a fait faire par le sieur de Saint-Amant, il ne voit pas qu’il y ait d’autres divinités que celles de la poésie, ny d’autre ciel que la demeure de son jardin, où il establit le sejour de toutes ses voluptez et de tous ses crimes. » On lui reproche encore d’être resté là caché trente-cinq ans à mener une vie horrible. (Réplique de la veuve de Lezinière, p. 5.) Enfin on ne lui pardonne même pas les dieux de plâtre dont son jardin étoit orné. On lui dit, dans une satire en strophes ayant pour titre les Bastons rompus, et mise à la suite de ce dernier factum :

La Bible te semble une farce ;
Par tes discours et tes escrits