On commença d’abord par dresser la rue que l’on nomme aujourd’huy de l’Université, laquelle fut prise sur son fonds, de mesme que l’avoient esté les rues de Jacob, de la Petite-Seine, aujourd’huy des Augustins, partie de la rue du Bac et partie de celle des Saints-Pères ; après quoy elle fit des contracts de baux à cens et rente avec Messieurs Tambonneau, president en la chambre des comptes ; de Be-
sorte que l’on n’y pouvoit plus passer pour aller à la rivière. Mais, après son décès, dit encore du Boulay, son hostel ayant esté decreté, sur l’opposition qui fut faite intervint arrest, le 14e aoust 1619, par le quel il fut ordonné que distraction seroit faite des criées du dit hostel de la consistance de dix-huit pieds, à commencer du côté de la grande porte par laquelle on entre au couvent des Augustins, et continuer au travers de la cour dudit hostel, jusques au chemin public d’entre la rivière et l’hostel. » Cet hôtel de la reine Marguerite, sur lequel nous n’aurons plus à revenir, avoit son entrée rue de Seine, où l’on en trouve des restes dans la maison portant le nº 6. Sur le plan de Quesnel, et mieux encore sur le plan Mérian, on le trouve complétement figuré avec ses trois corps de logis, dont celui du milieu étoit couronné d’un dôme ; avec son double perron sur la cour, son jardin et le parc qui en étoit le prolongement. Après la mort de la reine, les bâtiments de cet hôtel ne furent pas ruinés, comme dit Sauval : ils furent mis en location par petites parties (V. notre t.1, [[Les Grands Jours tenus à Paris par M. Muet, lieutenant du petit criminel#v0120701|p. 207]]), puis, vers 1639, acquis par Mme de Vassan, qui les loua au président Séguier. En 1718, le président Gilbert des Voisins en devint propriétaire et y fit des réparations qui ont donné au corps de logis encore debout la physionomie qu’il a aujourd’hui. V. Jaillot, Quartier Saint-Germain, p. 79, et G. Brice, t. 4, p. 76.