Page:Variétés Tome IV.djvu/178

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dent Tambonneau, celle donnée à monsieur Seguier, celle donnée à monsieur Lhuillier, celles données à messieurs Leschassier et de Bragelonne, celle donnée à monsieur le Vasseur, qui tient aujourd’huy au grand hostel que l’Université a fait bastir sur son fonds, lequel fait l’encoigneure de la dite rue de l’Université et de la rue du Bac.

Messieurs de l’Abbaye, qui n’ignoroient pas que ces places, comme dependantes et faisant partie du Grand-Pré-aux-Clercs, appartenoient très legitimement à l’Université ; que mesme elle en avoit passé des contracts de baux à cens et rentes que la cour avoit homologuez par son arrest du 19 fevrier 1641, ne laissèrent pas de faire entendre aux mesmes preneurs que ces places estoient dans leur censive, et les obligèrent à les reconnoistre et leur en faire mesme de nouveaux contracts ; après quoy ces Messieurs de l’Abbaye virent que les bastimens estoient presque finis. Ils firent saisir entre les mains des dits sieurs preneurs les rentes qu’ils s’estoient obligez de payer à l’Université, sous le faux pretexte que ces dites places leur appartenoient en propre ; et comme tout le parlement estoit très convaincu de la possession legitime de l’Université, ils crurent qu’en s’adressant à un autre tribunal et depaïsant pour ainsi dire la matière, ils pourroient plus aisement parvenir à leurs fins. Ils portèrent donc l’affaire au grand conseil, et y firent assigner l’Université, laquelle, quoy qu’elle ait ses causes commises à la grand’chambre, ne fit aucune difficulté de paroistre devant ce tribunal, très asseurée que son bon droit et la justice de sa cause prevaudroient