Page:Variétés Tome IV.djvu/188

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faite, elle la fit mesurer et arpenter par Thomas Gobert75, maître masson, expert convenu ; par l’arpentage ladite place ne se trouva contenir que 570 toises 3 pieds 9 poulces, c’est-à-dire quatre-vingts toises ou environ moins qu’il n’est porté par ledit contract de bail à cens et rente, de manière que la rente fut reduite à 570 livres 2 sols 1 denier, et le cens à 17 livres 2 sols.

Jacques Laugeois, sieur d’Imbercourt, secretaire du roy, a acquis ladite place de ladite dame Daligre,


75. Ce Thomas Gobert étoit le père de l’architecte du même nom à qui l’on devoit le dessin de la Bibliothèque des Petits-Pères, et qui construisit tout près de ce même hôtel d’Aligre « une fort jolie maison », dit Germain Brice (t. 4, 81), dont il n’est pas parlé ici. En 1752, elle appartenoit aux héritiers de la présidente de Brou. Selon Brice, on l’avoit bâtie sur un emplacement occupé auparavant par la manufacture de glaces qui fut ensuite transférée au faubourg Saint-Antoine. Un manége, ou, comme dit Brice, « une académie pour monter à cheval », s’y étoit vu auparavant. C’est sans doute l’académie de M. Forestier, figurée sur le plan Gomboust. Elle avoit son entrée sur la rue de Sorbonne (sic) par une sorte de petite ruelle. Ces établissements furent nombreux de ce côté au XVIIe siècle. Michel de Marolles, qui consacre tout un chapitre de sa Description de Paris (1677, in-4) aux académies pour monter à cheval, nous montre :

Glapier le lyonnois, Soleitzel, Bernaldi,
Gentilhomme lucquois, cousin d’Arnolphini ;
Du Vernay, Rocquefort . . . . . . . . . . . . ,
Dans la rue où l’on dit de l’Université
La Vallée au dessus des fossés de Condé,
Et Foubert dans la rue à sainte Marguerite.