Page:Variétés Tome IV.djvu/27

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Son hausse-col d’une etiquette,

Et sa devise : Je me rends.

Ce n’estoit que rodomontades,
Mais en effet les coyonnades
Servoient de lustre à son bonheur.
C’estoit un Roland en les rues,
Pour batailler contre les grues
Quand ce venoit au point d’honneur.

Mais je me ris, c’est une fable :
Il n’est bon qu’à mettre à l’estable,
Ou bien à battre les carreaux,
Et, s’il peut servir en bataille,
C’est peut-estre en homme de paille
Pour faire peur aux passereaux.

Et pour ce qu’en bon astrologue,
Vollant au ciel, il n’epilogue
Que l’influance des jumeaux,
Il faut qu’un Jaquemard d’horloge
Luy quitte la place11 et le loge
Pour faire la guerre aux corbeaux.

Il donne bien dans la quintaine12,
Il y faict du grand capitaine


11. On veut parler ici du petit clocheteur ou crocheteur de la Samaritaine, sous le nom duquel se publioient libelles et chansons dirigés contre Concini, et que pour cela il avoit fait enlever en 1611. V. Première continuation du Mercure françois, in-8, 1611, p. 37.

12. Poteau fiché en terre contre lequel on s’exerçoit à rompre la lance. Souvent il étoit surmonté d’une figure qu’on appeloit le faquin : de là l’expression courre le faquin.