III.
De visiter la demoiselle :
On la trouve encore plus belle
Et l’on sent augmenter ainsi la passion.
Lors on cherit la solitude,
L’on ne repose plus la nuit,
L’on hait le tumulte et le bruit,
Sans savoir le sujet de son inquietude.
IV.
On s’apperçoit enfin que cest esloignement,
Loin de le soulager, augmente le tourment ;
Lors on cherche l’objet pour qui le cœur souspire.
On ne porte que ses couleurs ;
On a le cœur touché de toutes ses douleurs,
Et ses moindres mespris font souffrir le martyre.
V.
Et, dans cette grande journée,
Il se faut retirer dans une sombre allée,
Rougir et paslir tour à tour,
Sentir des frissons, des allarmes,
Et dire, en repandant des larmes,
À mots entre couppez : Helas ! je meurs pour vous.
VI.
Ce temeraire adveu met la dame en colère ;
Elle quitte l’amant, luy defend de la voir.
Luy, que ce procedé reduit au desespoir,