CLIMÈNE.
Ma chère, il est poussé dans le dernier galant,
Il est du dernier fin, il est inimitable,
Dans le dernier touchant ; je le trouve admirable.
Il m’emporte l’esprit. . . . . . . . . . . . .
Dans ce logis il s’est mis,
La dame l’aime, je croy.
Son sein est le receleur
De ses larcins entrepris.
Ô voleur ! ô voleur ! ô voleur !
Rends-moy mon cœur, que tu m’as pris.
Dame, ne te fie en luy :
Il te fera comme à moy ;
Un larron n’a point de foy,
Il ne faut prendre aujourd’huy.
Rends-le donc pour ton honneur,
Ou je crierai à hauts cris :
Ô voleur ! ô voleur ! ô voleur !
Rends-moy mon cœur, que tu m’as pris.
Aucun commentateur de Molière n’avoit encore retrouvé cette chanson, qu’il est si à propos, selon moi, de rapprocher du madrigal de Mascarille ; aucun non plus n’a rappelé certain couplet de cantique dans lequel l’abbé Pellegrin trouve moyen d’être sérieusement, dévotement, plus bouffon que le grotesque marquis. Il se chante sur l’air : Loin de moi, vains soupirs :
Jesus me derobe le cœur,
Et je ne saurois le reprendre.
Ah ! ah ! ah ! que me sert-il de crier ?
Il entend si bien son metier
Que l’on ne sauroit s’en defendre.
(Cantiques de l’abbé Pellegrin, Lille, 1718, in-8, p. 32.)