Page:Variétés Tome IV.djvu/356

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succèdent merveilleusement bien. Le roi d’Espaigne, ancien ennemy de Vostre Majesté et de la couronne de France, nous trouble d’autre costé, car il envoye quantité d’argent et de gens, conduits par le duc de Parme5, ausquels le roy de France ne sçauroit resister sans le secours que je lui ay promis de vostre part, suivant la charge que j’avois de Vostre Majesté. Le duc de Mercœur l’attend au passage6 ; mais le prince de Dombres7 luy taillera tant de besongne et donnera-on si bon escorte aux nostres, qu’ils passeront dessus le ventre de leurs ennemys. Le prince de Piedmond, avec peu de suitte, est allé en Espagne pour tirer argent, affin de guerroyer noz confrères de Genève8 ; ils seront secourus de leurs voisins, si l’on y entreprend.



5. Il se mit en mouvement au commencement de l’année suivante, et, quoi que pût faire le roi à la journée d’Aumale, où il fut assez gravement blessé, il parvint à délivrer Rouen et à prendre Caudebec.

6. On sait qu’il commandoit pour la ligue en Bretagne.

7. Le roi, dans la crainte qu’il ne pût tenir suffisamment tête à M. de Mercœur, le remplaça par le maréchal d’Aumont et lui donna en échange le gouvernement de Normandie, que la mort de son père, le duc de Montpensier, venoit de laisser vacant.

8. Il avoit déjà tenté deux ans auparavant contre Genève l’inutile entreprise qui se trouve racontée dans l’une des pièces de notre t. 1er, p. 149. En décembre 1602, par une nuit très sombre, il hasarda une nouvelle attaque, restée fameuse sous le nom de l’escalade. Une partie de ses gens avoit déjà franchi les murs, et sans nul doute la ville eût