du Prophète Esaye, au chapitre III de sa prophetie.
Femmes, filles de France, escoutez la tempeste
Dont le ciel esclatant menace vostre teste,
Et, s’il y a encores lieu de conversion,
Quittez vos vanités et vos bobances folles,
C’est à vous qu’Esaye adresse ces parolles,
Si vous estes au moins des filles de Sion.
Bourgeoises de Salem1 au superbe parage
Qui marchez le col droict, l’œil brillant et volage,
Et les pieds fretillans maniez par compas,
Comme le baladin quand la harpe fredonne,
Ou le jeune poulain que l’escuyer fassonne,
Les cordes au jarret, aux ambles et au pas,
Voicy que le grand Dieu vous mande par ma bouche :
La teigne rongera, dict-il, jusqu’à la souche,
Ces rameaux esgarez de vos perruques d’or ;
Et, de vostre poictrine allongeant l’ouverture,
Je mettray tout à nud, jusque soubs la ceinture,
Vostre honte au soleil, s’il vous en reste encor.
Le temps, le temps viendra, changement bien estrange !
1. Jérusalem.