Page:Variétés Tome IV.djvu/364

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Le ventre desbraillé comme pauvres bargères ;
Vous suivrez le bagaige à grands coups d’estrivières,

L’injure et le mespris des goujards8 inhumains.

Ces tresses, par surtout, sources de vos detresses,
Qui m’ont tant irrité, trouveront des maistresses
Qui, raclant jusqu’au test9, m’en sçauront bien venger ;
Ces robes à plain fonds à gros bouffons et manches
Ne feroient qu’entrapper10 et vos bras et vos hanches :
Un sac, pour bien courir, vous sera plus leger.

Ce visage poupin, qui met en jalousie
Le lis accompaigné de la fleur cramoisie,
Si bien contregardé, si frais, si en bon poinct,
Sera plus laid qu’un More à la couleur tannée,
Plus ridé qu’une peau seiche à la cheminée,
Et plus rouillé qu’un pot que l’on n’escure point.

Bref, le hasle abattra la fleur de la jeunesse,
Et, pour tant de muguets qui vous faisoient caresse,
Brigans à qui auroit le bonheur d’estre à vous,
Je jure en mon courroux, ce sera bien de grace
Si à sept d’entre vous, pour en avoir la race,
Le barbare relasche un captif pour espoux.



8. Pour goujat, valet d’armée.

9. De testa, tesson, pot cassé.

10. C’est-à-dire tomber droits et roides comme les pans d’un pignon entrapeté, suivant l’expression des architectes.