Page:Variétés Tome IV.djvu/93

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terre de franc-aleu, et tous les procès qui luy ont esté faits sur ce sujet en divers temps ont plutost regardé l’étendue que la proprieté du fond3.



3. Nous ne nous étendrons pas ici au sujet du plus ou moins d’antiquité et de validité des droits de l’Université sur le Pré-aux-Clercs. De tout temps on en douta, et ils furent combattus et défendus à outrance. Pour qu’on juge pièces en main de cet important procès, nous renverrons au Theâtre des antiquités de Paris, par J. Du Breul, Paris, 1639, in-4, p. 294, et aux Nouvelles annales de Paris de T. Duplessis, 1753, in-4, p. 211, livres où l’opinion favorable aux prétentions des religieux de Saint-Germain-des-Prés est soutenue ; pour la cause contraire, nous nous en référerons à l’Histoire de l’Université de du Boulay, et surtout à son livre déjà cité tout à l’heure, et dont l’histoire plus ou moins authentique de la donation faite par Charlemagne et confirmée par ses successeurs occupe toute la première partie. Nous nous contenterons de citer quelques phrases assez sceptiques de Sauval sur le même sujet, et d’extraire aussi d’un Discours fort rare de P. Ramus, dont nous devons la communication à l’obligeance de M. L. de Lincy, un passage très curieux et plus positif en faveur de l’Université, mais très intéressé à l’être, il est vrai. Voici ce que dit Sauval (Antiquités de Paris, t. 2, p. 367) : « Pour ce qui est du Pré-aux-Clercs, l’Université le fait commencer près de l’abbaye Saint-Germain, et de là, le continuant de plus en plus, le conduit si avant qu’il se va perdre bien loin dans la campagne, assurant de plus en plus, sans autre preuve, qu’elle le tient de la libéralité de Charlemagne ou de Charles le Chauve, et que, sous leur règne, c’etoit un lieu où les ecoliers s’en alloient divertir les jours de congé. » Ramus lui-même, quoique défenseur juré des droits de l’Université, n’ose risquer, au sujet de la première donation, qu’une affirmation timide : « On dit, écrit-