Dans leur mort mesme est immortelle ;
Il agite encor leur repos,
Il trouble leur cendre et leurs os,
Il deshonnore leur memoire,
Leur oste la vie et la gloire.
Ce tyran veut que ces martyrs
N’ayent que d’infames souspirs,
Dans leur plus injuste souffrance
Qu’on approuve sa violence,
Et qu’on blesse la verité
Pour adorer sa cruauté.
Il ayme les fureurs brutales
Des trois suppots de sa caballe,
De ce pourvoyeur de bourreaux
Et de ces deux monstres nouveaux,
Qui, plus terribles qu’un Cerbère,
Deschirent sans estre en colère ;
Ce testu, cette ame de fer,
Digne prevost de Lucifer,
Cet instrument de tyrannie
Qui rend la liberté bannie,
Ce geolier, qui de sa maison
Fait une cruelle prison,
Et qui traitte avec insolence
Les braves mareschaux de France,
Lorsqu’il les conduit à la mort,
Lorsque l’Estat pleure leur sort,
Lorsque leur destin miserable
Rendroit un tygre pitoyable.
Mais quels insignes attentats