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Page:Variétés Tome IX.djvu/122

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les armes en France contre sa dicte Majesté, ny contre l’Eglise catholique, apostolique et romaine, benefice duquel, jaçoit qu’ils s’en soient renduz indignes par leur grande forfaiture, si croi-je qu’ils jouyront, ayans affaire à un prince lequel, instruit par le Sauveur de tous les humains, ne desire point la mort du pecheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ; ils ont requis mercy à ce grand et invincible Henry, lequel se repute à une victoire très signalée de ce qu’il se rend vainqueur de soy mesme, quittant à ces miserables l’offense, laquelle il avoit moyen de vanger.

Et quant aux reistres et autres François bigarez, qui ont conjuré avec l’estranger contre la France, ils s’en sont enfuis ; ils n’ont osé comparoir devant le soleil de justice, devant la majesté du roy très chrestien, leur propre conscience leur donnant affre10 : ils ne se sont osé asseurer ; ils ont fremy de peur. Eux mesmes se sont mis en vau de route pour eviter la justice du prevost ; ils ont levé le siege, ils ont brisé les prisons, ils ont bruslé leurs chariots et bagaiges, enterré leur artillerie, pour monstrer qu’ils avoient du courage et de la force par les talons.



10. Vieux mot que la littérature romantique a tâché de reconquérir, d’après un conseil de Voltaire. Il signifie angoisse, frisson. On le trouve employé dans le sens de terreur, dans la 75e des Cent Nouvelles nouvelles. Saint-Simon s’en servoit encore : « Elle étoit, de plus, dit-il, tellement tourmentée des affres de la mort, qu’elle payoit plusieurs femmes dont l’emploi unique étoit de la veiller. » (Mémoires, édit. Sautelet, t. V, p. 406.)