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Page:Variétés Tome IX.djvu/148

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qu’elle se rend tousjours agreable, je croy que ce livret ne vous ennuyra pas. Vous y verrez toutes sortes de personnes representer au naïf toutes sortes de civilités par les plus honnestes paroles que

    rois croire, écrit-il, qu’Erasme sût que c’est de civilité, non plus que Lipse sait que c’est que de police. Je serois bien aise de voir un premier gentilhomme de la chambre écrire du premier point, et un roi du second ; ils en parleroient, à mon avis, plus pertinemment que des pédants, et ce seroit ces livres-là que j’achèterois très volontiers, comme faits par des gens du métier. » Malherbe dit tout cela dans sa lettre à Peirèsc, du 10 octobre 1613, à propos d’un livre des Civilités puériles dont celui-ci avoit entendu parler à Aix, et sur lequel il désiroit des renseignements. C’étoit sans doute une nouvelle édition du livre de Saliat, cité tout à l’heure. Les éditions des ouvrages de ce genre se multiplioient à l’infini : le livre d’Antoine Courtin, Nouveau Traité de la civilité qui se pratique en France, parmi les honnestes gens, en étoit à son onzième en 1678 ; et Dieu sait à quel chiffre en sont arrivées celles de la Civilité puérile et honneste que le P. Lasalle, instituteur des frères des écoles chrétiennes, publia pour la première fois en 1713, et qui, depuis lors, n’a rien changé ni à son texte, ni à son caractère. (Dibdin, Voyages bibliogr. en France, t. II, p. 71.) Nous citerons encore, parmi les livres de ce genre publiés aux derniers siècles, le Nouveau Traité de civilité françoise, Paris, 1695, in-8 ; les Éléments d’instruction de Blégny, Paris, 1691 ; Instruction chrétienne, 1760 ; et pour beaucoup d’autres nous renverrons à une longue note du Palais Mazarin, 293-297. Pour le caractère dit de civilité, qui est spécial au plus populaire de ces petits livres, nous conseillerons de lire ce qu’en a écrit M. J. Pichon, Mélanges de littérature et d’histoire, publiés par la Société des bibliophiles françois, p. 330-337.