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Page:Variétés Tome IX.djvu/179

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Le Boucher.

Ouy dea, Madame, nous en avons de bonne, d’aussi bonne qu’il y en ayt en la boucherie, sans despriser les autres. Approchez, voyez ce que vous demandez ; voilà une bonne pièce de nache du derriere[1], bien espaisse ; cela vous duit-il ?

La Femme du Boucher.

Madame, voila un bon colet de mouton : tenez, voila qui a deux doigts de gresse ; je vous promets que le mouton en couste sept francz, et si encore on n’en sçauroit recouvrir, je serons contraints de fermer nos boutiques.

La Bourgeoise.

Combien voulez-vous vendre ces trois pièces-là ?

Le Boucher.

Madame, vous n’en sçauriez moins donner qu’un escu ; voilà de belle et bonne viande.

La Bourgeoise.

Jesu ! mon amy, vous mocquez-vous ? et vramment prisez mon vos pièces.

Le Boucher.

Madame, je ne sommes pas à cette heure à les priser ; il y a longtemps que je sçavons bien combien

    son boucher, maître Olivier, qui fait voir que de tout temps on a promis aux chalands de la bonne viande, sans jamais leur en livrer.

  1. Nache, du latin nates, c’est la fesse ; du derrière me semble faire pléonasme en pareil cas.