Page:Variétés Tome IX.djvu/195

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Le Medecin.

Qu’est-ce, Monsieur ? Qu’y a-t’il de nouveau ? Est-il empiré à madame vostre femme ?

Le Mary.

Hélas ! Monsieur, on n’y cognoist plus rien ; c’est à ce coup que je n’ay plus de femme.

Le Medecin.

Je la trouve grandement changée, je croy que vous ne la garderez plus guières ; il faut attendre la grace de Dieu. Si ce n’est la grande jeunesse qui la puisse r’amener, je n’y vois pas grande apparence qu’elle en puisse reschapper. Si vous avez quelques affaires, prenez-y garde, il est temps d’y penser.

Perrette au mari.

Hé Jesu ! Monsieur, je pense que voilà madame qui tire à sa fin.

Le Mary à sa femme.

Ma fille, prends courage. Tu ne veux rien dire ?

La Femme.

Helas ! mon ami, je voy bien qu’il me faut mourir. Je vous recommande vos pauvres petits enfans ; comme vous m’avez esté bon mary, soiez-leur bon père ; encore que vous vous remariassiez, ne les oubliez pas pourtant.

Le Mary.

Que je me remarie ? Ah ! ma fille, ne me parle point de cela : je ne croy pas que jamais je peusse aimer autre femme que toy.