Page:Variétés Tome IX.djvu/219

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Il n’est pas d’ailleurs indifferent, aux yeux de la decence, que l’ornement des femmes ait fait l’objet d’un departement exclusif en faveur d’une communauté d’ouvrières. Nos pères auroient cru, sans doute, blesser cette decence si delicate et si sevère, s’ils avoient permis aux mains profanes d’un perruquier de decorer ces têtes charmantes, dont la modestie et la pudeur sont les premiers ornemens.

Quoi qu’il en soit, la communauté des coëffeuses, bonnetières et enjoliveuses de la ville de Rouen etoit regie, il y a plusieurs siècles, par des statuts dressés le 15 juin 1478, et confirmés par lettres-patentes du roi Henri III, du mois de juillet 15886.

La succession des tems amène celle des modes, et la varieté des circonstances occasionne des abus, ou necessite des reformes dans les meilleures disciplines. En 1709, les coëffeuses de Rouen perfectionnèrent celle de leur communauté ; leurs statuts et reglemens furent dressés alors au nombre de trente articles, le suffrage des magistrats intervint à cette nouvelle redaction. Louis XIV la confirma par ses lettres patentes enregistrées au parlement de Rouen le premier juillet de la même année7.



nouveautés, de seconder le caprice, et de le maîtriser quelquefois : tout cela demande une intelligence qui n’est pas commune et un tact pour lequel il faut en quelque sorte être né. »

6. M. Ouin-Lacroix mentionne les lettres-patentes de Henri III, mais sans en dire la date. Il ne parle pas des statuts de 1478.

7. Suivant M. Ouin-Lacroix, il y auroit eu encore un autre règlement en 1711.