blance qu’elles ont avec celles de l’amphitheâtre d’Orange, dit de Marius4, tout soupçon est osté à ceux qui seront si opiniastres que de n’en vouloir rien croire, si toutesfois il y peut avoir de ces geants encor en ce temps, je veux dire des cœurs et jugements si terrestres. Puis donc qu’il conste asses suffisamment de son nom, parlons plus particulièrement de quelques autres parties de son corps, et accomplissons la prophétie de Virgile,
Grandiaq’ effossis mirabitur ossa sepulchris.
figure de médaille où nous n’avons rien distingué, mais où, paroîtroit-il, il falloit voir un M et un A. Notre auteur veut, à cause de ces deux lettres, retrouver là des médailles de Marius. Peiresc le contestoit, et avec d’excellentes raisons, d’après ce qu’on lit dans sa Vie par Requier, page 146 : « Pour ce qui est des lettres M A qui se trouvent sur le revers des médailles, disoit-il, elles ne désignent pas Marius, dont le prénom Caïus n’auroit pas été omis. Elles n’ont point été mises pour le mot Marius en entier, l’usage des Romains n’étant de mettre que la seule lettre initiale. Elles marquent bien plutôt Marseille, république alors, et à laquelle cette forme de médaille d’argent étoit propre, comme à une ville grecque, tandis qu’elle ne l’étoit pas aux Romains. »
4. L’auteur veut dire l’arc de triomphe d’Orange, qui, pendant longtemps, passa pour avoir été construit en l’honneur de Marius et de sa victoire contre les Cimbres. Il est à peu près certain aujourd’hui, d’après un récent mémoire de M. Ch. Lenormant, que ce monument date du règne de Tibère, et rappelle par conséquent la victoire remportée pendant le règne de ce prince sur Sacrovir, chef des Gaulois révoltés. (V. Comptes-rendus de l’Académie des Inscript., par Ern. Desjardins, 1858, in-8, p. 232–249.)