Page:Variétés Tome IX.djvu/281

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blissement du college de Rose-Croix, estans au nombre de trente six7, promettons de recevoir doresnavant le commandement et la loy du grand sacrificateur Respuch, renonceans au baptesme, chresme et onction que chacun de nous ont peu recepvoir sur les fonds du baptesme fait au nom du Christ, detestons et abhorrons toutes prières, confessions, sacremens et toute croyance de resurrection de la chair, professons d’annoncer les instructions qui nous seront donnez par nostre dit sacrificateur par tous les cantons de l’univers, et attirer à nous les hommes, noz semblables d’erreur et de mort ; à quoy nous engageons nostre honneur et nostre vie, sans esperance de pardon, grace ne remission quelconque, et pour preuve de ce, nous avons d’une lancette ouvert la veine du bras de nostre cœur pour en tirer du sang8 et signer d’ice-



7. G. Naudé dit qu’ils n’étoient que huit. Id., p. 122.

8. Ce n’étoit pas seulement pour donner, comme ici, leur signature, que les Rose-Croix recouroient au sang humain ; ils en faisoient la base de leur médecine. En 1750, un des frères prétendoit qu’il savoit en tirer le principe de vie, communicable à tout malade qui vouloit bien se remettre en ses mains. C’étoit, pour lui, la médecine universelle. Une petite comédie jouée cette année-là, sous ce titre : La double extravagance, fit allusion à cette nouvelle façon de médicamenter l’homme par l’homme :

———…Il est dans chaque corps
Un principe de vie, âme de leurs ressorts,
———…Il faut que la chimie
Aille le déterrer, l’extraire par son art :
Or, ce principe extrait, je puis en faire part
À ceux de qui la vie à nos soins est transmise.