Page:Variétés Tome IX.djvu/300

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mons qui attirent par leurs enchantemens et discours empoisonnez une infinité de personnes volontaires qui n’ont aucune crainte de Dieu devant les yeux. Parolles empoisonnées qui ne produisent autres fruicts que la mort deplorable du corps et la perte irreparable de l’ame ! Trompeurs manifestes qui precipitent les trop curieux dans les enfers, et leur font oublier le Createur pour suivre l’effroyable compagnie de Satan. Retournons encore à eux, et voyons ce qu’ils deviendront.

Pendant le temps qu’ils font toutes ces choses, leurs habits s’usent et les loyers de leurs chambres loquentes escheent sans qu’ils puissent satisfaire à leur hoste, que sur les esperances qu’ils avoient de le payer bien tost. Deux mois sont des-ja escheux, qui est beaucoup attendre pour un hoste qui n’a aucuns gaiges ny asseurance, tellement qu’il les presse fort d’estre payé, ce que les autres voyans, et craignans d’estre arrestez, en vertu du privilege aux bourgeois de Paris, furent d’advis de s’en aller sans payer, ce qu’ils firent une belle nuict, sans dire adieu, et vindrent loger au faux-bourg Sainct-Germain28. L’hostesse, qui pensa le lendemain aller


28. Nous avons déjà dit (t. IV, p. 151) combien, depuis longtemps déjà, il y avoit dans le faubourg Saint-Germain d’hôtels garnis, de chambres de louage, d’auberges de toutes sortes. Tout le monde s’y faisoit logeur. Ainsi La Planche nous dit que La Renaudie s’étoit retiré chez l’avocat des Avenelles, « qui tenoit maison garnie à Saint-Germain-des-Prez, à la mode communément usitée à Paris. » (Estat de la France, t. I, p. 110.) Il y avoit mieux encore : lorsque les grands seigneurs étoient absents, les