Page:Variétés Tome IX.djvu/31

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Dont ce fier tyran de la France
560Consulte la rare prudence :
Si tu demandes des heraus
Qui nous deslivrent de nos maux,
Les Brezay39 et les Meillerayes40
Sont les medecins de nos playes ;
Si tu veux des foudres de Mars
Qui servent de vivants rempars,
Coëslin41, dans la plaine campaigne,
Sert plus qu’une haute montaigne ;
Courlay42, dans l’empire des flots,
570Faict un grand rocher de son dos.
Ces bossus preservent la France



39. Urbain de Maillé, marquis de Brézé, maréchal de France, devoit sa haute position à sa femme Nicole du Plessis-Richelieu, sœur du cardinal. Elle étoit morte le 30 août 1635, mais la faveur du maréchal avoit continué.

40. Charles de La Porte, duc de La Meilleraye, maréchal de France, cousin germain du cardinal de Richelieu.

41. Le marquis de Coislin, neveu du cardinal, pourvu de la charge de colonel général des Suisses après Bassompierre.

42. M. Pont-de-Courlay, autre neveu du ministre, qui avoit le grade de général des galères. Tallemant parle d’une peinture que le duc de Roannez possédoit dans son château d’Oiron, vers Loudun, où se voyoit le ministre avec une partie de ces parents dont il avoit fait l’élévation : « Le cardinal de Richelieu est peint habillé comme la Fortune, qui tend un bâton de maréchal à un petit grimaud qui représente La Meilleraye ; donne une ancre à un fort vilain gobin, le général des galères Pont-de-Courlay, et les enseignes des Suisses au colonel des Suisses, le maréchal de Coislin, autre bossu. » (Édit. in-12, t. III, p. 53.)