Page:Variétés Tome IX.djvu/34

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A tousjours le ventre farcy
Et plein de potage et de graisses,
Baise ses infames maistresses ;
Le gros Coquet, ce gros taureau,
Est son honneste macquereau47 :
Voilà la fidelle peinture
D’un avorton de la nature,
D’un Bacchus, d’un pifre, d’un nain,
630D’un serpent enflé de venin,
Que Louys, d’un coup de tonnerre,
Doit exterminer de la terre.
Paris, pour illustre tombeau,
Luy prepare un sale ruisseau,
Promet de longues funerailles
À ses tripes, à ses entrailles,
Et s’oblige à graver son nom
Sur les pilliers de Montfaulcon.
Il fera bien la mesme grace
640À un Moreau qui le surpasse
En blasphesmes et juremens,
Et l’esgalle en debordemens ;
Ce magistrat est adultaire,
Injuste, fripon, themeraire,
Et, pour estre fils de Martin,
N’en est pas moins fils de putain.



47. « Le surintendant, écrit Amelot de la Houssaye, se servit encore d’un autre homme, nommé Jacques Coquet, qui entendoit assez bien les finances, mais encore mieux l’art de negocier en amour. Cornuel lui vendoit sa femme, et Coquet des maîtresses. » (Mémoires historiques, t. 2, p. 429.) Tallemant dit aussi en toutes lettres : « Coquet étoit le maquereau de Bullion. » (1re édit. in-8, t. 3, p. 376.)