Qu’estant à Paris, prêtre et confesseur, dans l’année 1688, une dame nommée Longueil, qu’il confessoit ordinairement, lui declara qu’elle alloit
gagnèrent même les ministres de France près du roi d’Angleterre, MM. de Bonrepaux et Barillon, qui, jusqu’au dernier moment, ne semblent pas avoir considéré la grossesse comme très authentique. Chez le peuple et dans les provinces on la nioit formellement, tant on craignoit, parmi ces populations tout anglicanes, que le dévôt Jacques II ne fît souche de princes catholiques. (V. Mazure, Histoire de la Révolution d’Angleterre en 1688, t. II, p. 366.) Quand le prince fut venu au monde, le 20 juin 1688, les soupçons furent loin de cesser. Guillaume, qui, plus que personne, demandoit à ne pas croire, et qui pouvoit mettre une armée et une flotte au service de son doute, se fit envoyer une requête, par laquelle on le sommoit de venir vérifier la naissance du prince de Galles. Le comte Danby et le docteur Burnet y avoient travaillé : « C’étoit, dit Mazure (t. III, p. 26), un chef-d’œuvre de raisonnement et d’artifice. » On y insistoit sur le mystère dont la grossesse avoit été entourée, sur l’isolement dans lequel, tant qu’elle avoit duré, s’étoit tenue la reine. L’accouchement, disoit-on, s’étoit fait dans l’obscurité, et l’on n’avoit pas entendu crier l’enfant, etc., etc. ; bref, le prince de Galles étoit un fils supposé. Pour arriver à en obtenir un viable, il n’avoit pas fallu moins de trois essais. Le premier enfant, introduit dans le lit de la reine à l’aide d’une bassinoire d’argent, seroit mort presque aussitôt ; mais le lendemain on lui auroit substitué un nouveau-né robuste et gaillard, qui, malgré sa vigueur, seroit aussi mort, et auroit rendu nécessaire la substitution d’un troisième enfant. Celui-là, enfin, auroit survécu. (ld., t. III, p. 30–41.) — Quand on sut que le prince d’Orange s’apprêtoit à venir faire sa vérification armée, c’est-à-dire qu’il étoit sur le point de débarquer en Angleterre, avec des troupes considérables, Jacques II