rien ajouter autre chose, et cela s’est passé sur la fin du mois d’avril en l’année ci-dessus.
Ledit deposant ajoute qu’environ le commencement du mois d’aoust, ladite dame Longueil, à son retour d’Angleterre, le vint voir avec empressement, lui expliqua le mystère dont elle lui avoit parlé ci-devant, lui disant qu’elle avoit bien reussi dans son dessein, et qu’apparemment Dieu avoit exaucé ses prières. Elle commença par lui dire que c’estoit la plus agreable aventure du monde ; et, lui ayant demandé quelle elle estoit, elle lui repondit que la reine d’Angleterre n’ayant point d’enfans, avoit toutefois formé le dessein, pour la gloire de Dieu et l’avancement de la religion catholique, de donner un heritier à la couronne d’Angleterre, et qu’elle s’estoit engagée, en ayant esté sollicitée par madame de Labadie, commissionnaire de ladite reine, de donner son enfant, en cas qu’il fût mâle, pour estre fait prince de Galles ; et ladite dame continua de dire audit deposant que la chose estoit en tel estat que son fils estoit effectivement et veritablement prince de Galles, quoyque cela ne se fust pas fait sans quelque difficulté, puisqu’on avoit choisi d’abord, entre quatre enfants qui estoient dans la mesme maison pour le mesme dessein, celui d’une demoiselle qui appartenoit à la duchesse de Portsmouth ; mais parce que cet enfant ayant été jugé estre d’une petite santé et de peu de vigueur, on changea de dessein, et on lui prefera le sien.
Ladite dame de Longueil a declaré audit deposant que c’estoit dans la maison de ladite dame de Labadie qu’elle et les autres femmes avoient ac-