induire à penitence, car depuis plusieurs années n’en a esté veu une en laquelle soyent advenus plus de desastre par tremblemens de terre et ravages des eaux qu’en ceste cy.
Plusieurs deluges sont advenus par le passé, comme celuy en l’aage de Noé, auquel je ne m’arresteray, ny à celuy de Thessalie, du temps de la captivité des Israelites, affligez par Pharaon peu paravant Moyse ; seulement je diray de ceux advenuz beaucoup depuis escrits par plusieurs historiens tant anciens que modernes.
En l’an 200 auparavant la nativité de nostre Seigneur Jesus-Christ, y eut à Rome telle innondation du Tibre que l’armée du consul Appie en fut quasi toute submergée ; et depuis par plusieurs fois s’est le dit fleuve tellement desbordé, que ce est grand merveille, quand puis après on remarque les endroits jusques où les dites eaux se seroyent haulsées. Parlons de nostre temps, et seulement nous souvienne du deluge advenu en l’an 1570 en la ville de Lyon, lorsque le Rhosne se desborda de telle sorte que la plus grande partie des edifices assis ès environs le cours de ce fleuve furent emportez et ravis par les ondes, et une infinité de personnes peries par ce ravage.
N’est que les histoires sont toutes plaines de tels desbordemens d’eaux, j’en citerois icy d’avantage, et les ruynes et dommages qu’ils auroyent causé, et que peu cela advient qu’il ne soit suivy de quelques maladies et cherté de vivres ; mais je n’ay escrit ce peu pour intimider un peuple, seulement afin de luy mettre devant les yeux une contrition de