Page:Variétés Tome IX.djvu/7

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De qui d’Amboise et d’Albornaux2,
Ximenès, et tout autre sage,
Doivent adorer le visage.
Le globe de l’astre des cieux
10Est moins clair et moins radieux.
Ses rayons percent les tenèbres,
Produisent cent autheurs celèbres3,
Et font un affront au soleil
Par cet ouvrage non pareil.



que lui, qui savoit tout, et entre autres beaucoup de choses de cet abbé d’Estelan, puisqu’il lui a consacré toute une Historiette (édit. in-8, t. III, p. 259–263), il n’ait rien dit, ne fût-ce que pour la démentir, de cette attribution qu’on lui faisoit de la Milliade ; et c’est d’autant plus surprenant qu’il parle de l’humeur satirique de l’abbé et de ses écrits contre Richelieu. Ce silence de Tallemant n’implique toutefois qu’un doute contre l’assertion si nette de La Porte. — À la fin de la Fronde, en 1652, lorsqu’on étoit à bout de méchancetés contre Mazarin, on réimprima contre lui la Milliade, en se contentant de changer les noms, et aussi le titre. Voici celui qu’on lui donna : Le Gouvernement de l’Etat présent, où l’on voit les fourbes et tromperies de Mazarin, etc. « Il ne faut pas, dit M. Moreau, confondre cette pièce avec la Milliade ou l’Eloge burlesque de Mazarin (Bibliographie des Mazarinades, t. II, no 1502).

2. Gilles Carillo Alvarès d’Albornos, archevêque de Tolède, grand homme d’État du XIVe siècle et l’un de ceux qui contribuèrent le plus à mettre l’Italie sous la dépendance du Saint-Siége. Quant à Ximenès et au cardinal d’Amboise, dont les noms accompagnent celui-ci, on les connoît assez.

3. Allusion très hyperbolique aux cinq auteurs dont Richelieu s’étoit entouré et s’étoit fait une sorte de petite académie intime.