Page:Variétés Tome V.djvu/138

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En si petit nombre de vers).

Nez d’Acteon, quand par mesgarde
Il vit Diane avec sa garde
Dedans une fontaine nue ;
Nez de porc, nez de Bucephale,
Nez d’un monstre cynocephale,
Nez fait en crouste de tortue ;

Nez que les pots et les bouteilles
Ont peint avec plus de merveilles6
Que n’eussent fait les Gobelins7 ;
Nez qu’encor toute la vermine
A gravé avec plus de mine
Que les graveurs parisiens :

Car les fourmis, les marivoles8,


6. Dans les Joyeusetez publiées par M. Techener se trouve une pièce où le mauvais état d’un nez pareil à celui-ci est aussi reproché aux vendeurs de vins frelatés :

.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .
Par taverniers brouilleurs de vins
Gros bourgeons avons entour nez ;
Ce sont biens que nous ont donnés
Les taverniers en leurs buvettes.
Voyez nos nez bien bourgeonnez,
N’en reste plus que les cliquettes.

7. Ils faisoient déjà merveille, surtout pour la teinture rouge, un demi-siècle avant l’époque où cette pièce dut paroître. Dans son ode XXIe, Ronsard avoit pu vanter :

… Le riche accoustrement
D’une laine qui dément
Sa teinture naturelle
Espaisse du Gobelin,
S’yvrant du rouge venin
Pour se desgniser plus belle.

8. Mouches de marais.