Page:Variétés Tome V.djvu/187

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Nostre langue cessa de faire doleances
Pour son triste mespris, sous ce grand de Valois ;
Elle fut en honneur à la cour des grands rois,
Et le latin cassé perdit ses vieilles censes.

Lors entour nostre langue on vit les bons esprits ;
Mais quelques uns pourtant les en ont à mespris,
Comme si en françois ils ne pouvoient bien dire ;

Et, les jugeant comme eux, soit à mal, soit à bien,
Car, disant qu’en françois il ne faut pas escrire,
Je te promets, Heudon, qu’ils ne parlent pas bien22.



la rédaction des actes et dans les débats judiciaires. S’il falloit en croire une anecdote bien connue, cette sage mesure lui auroit été inspirée par quelques paroles d’un plaideur, nouvellement arrivé à Paris, que la cour avoit débouté (debotaverat) de son action, et qui se croyoit tout bonnement débotté par elle. (V. Dreux du Radier, Tablettes historiques et anecdotes des rois de France, t. 2, p. 152.)

22. L’abbé Goujet n’avoit pas remarqué ces deux sonnets, dans lesquels se retrouve l’une des préoccupations favorites de Jean Godard : la langue françoise et la grammaire. On a de lui un Discours sur la lettre H, etc. — Au lieu de parler de ces deux sonnets, l’abbé a dit par erreur (Biblioth. franç., t. 15, p. 248–249) que cette pièce du Gant de J. Godard se termine par un sonnet et un sixain de J. Heudon.