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La Misère des Apprentis imprimeurs appliquée par le detail à
chaque fonction de ce penible etat. Vers burlesques
.
S. L. ni D. In-8.

Cher et fidèle amy, dont l’ame bienfaisante
Fut à tous mes malheurs toujours compatissante,
Exact observateur des loix de l’amitié,
Si quelquefois ton cœur fut touché de pitié,
Si jamais d’un amy tu plaignis l’infortune,
Plains de mon triste sort la rigueur importune.
Privez du doux plaisir d’un tranquille repos,
Mon esprit et mon corps sont accablez de maux :
L’ame pleine d’ennuis, de soins, d’inquietude,
Les reins attenuez, rompus de lassitude,
Du matin jusqu’au soir je cherche vainement
Les momens pretieux du moindre allegement.
Toy qui sçais, pour l’avoir eprouvé par toy-même,
Que d’un pauvre apprentif la misère est extrême,
Ne crois pas qu’écrivant ceci par passion,
Je te veuille du vray faire une fiction ;
Ne crois pas qu’excité par un fougueux caprice,
Ou poussé d’un esprit de fiel et de malice,