Page:Variétés Tome V.djvu/273

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courtisans de cour ; d’ailleurs le caresme est un rabat-joye qui ne veut ny ballets, ny festins, ny aubades, ny mariages, ny aucune recreation. Argument qui me fait croire ce qu’un antien poette qui se morguoit comme un paon, et avoit estudié entre le Bourg-Badouin et l’Asnerie, disoit de telles gens par ce quatrain :

Les joueurs d’instruments qui monstrent les cinq pas21
Et cessent leur ton ton en cette quarantaine,
Trouvent en leur disner de si maigres repas
Qu’on entend leurs bouyaux chanter dans leur bedaine.

Pour les chanteurs, je ne leur chanteray rien, sinon qu’ils attendent au jour de la Passion pour couler quelque chose de pitoyable au cœur de leurs auditeurs, et de là en avant continuer après les festes leur premier mestier pour leurs œufs de Pasques : car, pendant tout le decours de ce temps icy, nous n’avons que deux mots du Stabat (contristantem et dolentem). Toutesfois, cela ne les empeschera pas, au moins pour ceux qui sçavent rimer, de faire des chansons nouvelles de quelque nouveau marié en



ses dont faisoit partie le branle de Metz, par lequel, sous Louis XIV encore, se terminoient les bals de la cour.

21. Sur cette danse, fort à la mode sous Louis XIII et devenue très surannée dans la seconde moitié du XVIIe siècle, où elle n’étoit plus vantée que par les grand’mères, V. une note de notre édition du Roman bourgeois, pages 128–129.