Page:Variétés Tome V.djvu/61

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Jeune et savant en droict, vous surpassez
Beaucoup de vieux quy ont esté placez
Où vous donnez vos sincères sentences.



mentionnée dans le Catalogue Soleinne, sous le nº 804, avec une note où, après avoir fait ressortir l’influence que cette pièce put avoir sur notre théâtre, dont le matamore fut dès lors l’un des personnages indispensables, l’on ajoute : « La première édition du Capitan doit être bien antérieure à celle de 1608, la plus ancienne qui soit citée par la bibliographie. » C’est une erreur, puisqu’en effet, je le répète, la première partie de l’ouvrage d’Andreini, dont celui-ci n’étoit que la traduction, avoit paru seulement en 1607. (V. le curieux travail de M. Ch. Magnin sur le Teatro celeste, Revue des deux mondes, 15 décembre 1847, p. 1103, note.) Fonteny sacrifioit volontiers à la mode en littérature : nous venons de le voir pour les comédies italiennes, dont il se hâta de se faire le traducteur au moment de leur premier succès ; nous allons en avoir une autre preuve par son volume d’Anagrammes et sonnets, dédiés à la reine Marguerite, qu’il publia en 1606, in-4, c’est-à-dire au moment où ce genre de casse-tête poétique commençoit d’être en vogue. L’Estoille, dont Fonteny étoit l’ami, reçut de lui, en présent, ce volume d’anagrammes, et voici comment il en parle : « Le vendredi 5 (janvier 1607), Fonteny m’a donné des anagrammes de sa façon, qu’il a fait imprimer pour la reine Marguerite, où entr’autres il y en a ung tout à la fin qui est sublin et rencontré de mesme, tiré, ainsi qu’il dit, de l’Escriture, fort convenable à la qualité, vie et profession de la ditte dame, dans le nom de la quelle, qui est Marguerite de Valois, se trouve : Salve, virgo mater Dei. Il y en a encores un autre de mesme qu’il y a mis, qui suit cestui-ci, de pareille estofe et grace ; les quels deux il semble avoir reservés pour la bonne bouche, afin que d’une tant belle conclusion, et si à propos, on jugea tout le reste, qui ne vault pas mieux. » Par bonheur