Page:Variétés Tome VI.djvu/198

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sequence, en la ville capitale de ce royaume, que toutes les croniques françoises tesmoignent avoir de tous temps esté fort encline à toutes sortes d’esmotions et mutineries, dont tous fidèles ont bonne occasion de glorifier le Tout Puissant, protecteur de son eglise, qui par sa main forte a preservé les siens, environnant son troupeau des legions de ses anges, pour leur rempart, au milieu de ses ennemis, et a tellement amoli le cœur du peuple parisien et contenu en tel devoir, qui ne monstra aucune apparence de s’esmouvoir. Or le lendemain se fit le matin, au mesme lieu du Patriarche8, l’exhortation accoustumée, à laquelle se trouvèrent les evangelistes en bon equipage d’armes accoustumées à porter et belle ordonnance, et y avoit tel nombre de bons hommes de deffense qu’ils avoient assez moyen de se ressentir des coups et outrages qu’avoient receu le jour precedant, et de chastier les seditieux mutins qui leurs avoient couru sus et brassé telle menée pour leur faire à tous perdre la vie. Toutes fois, monstrans que vouloient oublier toutes choses pour le desir qu’avoient de vivre en paix, se comportèrent en telle patience et modestie qu’il n’y a aucun qui se puisse plaindre d’avoir seulement esté outragé de parole, et ainsi en grande paix se retirent en leurs maisons après l’exhortation finie. Mais l’après dinée quelques prestres, qui s’estoient sauvez de la mutinerie le jour precedent, sachans bien que de tout le jour l’on ne se rassembleroit plus audit lieu du Patriarche, voulant en


8. Les assemblées au Patriarche furent bientôt suspen-