Page:Variétés Tome VI.djvu/206

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diable, regnant avec Henry, oste la vie, le renom, la gloire, l’honneur et la vertu des hommes.

Dialogue de Henry le tyran et du grand sorcier d’Espernon,
pour faire mourir Monseigneur de Guise
.

D’Espernon parle.

Sire, qu’attendez-vous ? Voilà le Guysien
Qui, comme une brebis amiable innocente,
Vers vous, trop cauteleux, pour mourir se presente :
Car, veu qu’avez juré, il s’asseure trop bien.

Henry.

N’a-t-il de l’entreprise encore entendu rien ?

D’Espernon.

Vostre amitié luy est autant qu’à moi plaisante ;
Il faut le despecher.

Henry.

Il faut le despecherJ’y ay bien mon attente ;
Puis le peuple de Blois n’est pas Parisien.

D’Espernon.

Et que craignez-vous donc ?

Henry.

Et que craignez-vous doJe doute d’une chose,
Qu’on vengera sa mort, parquoy si tost je n’ose
Que je ne sois certain d’avoir quelque secours.