Page:Variétés Tome VI.djvu/222

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celui-là Evêque de Périgueux, et celui-ci Evêque d’Agen.

Scarron.

Quoi ! ces deux fameux Predicateurs sont aussi du nombre des Cochons Mitrez ? Je les avois pris bonnement pour des moutons.

L’abbé Furetière.

Vous vous y trompez, avec tout votre discernement : c’etoit, quand je partis, deux francs Cochons. Je ne sçai pas si la Mitre a la vertu de faire des metamorfoses ; mais il est sûr que l’Evêque de Perigueux ne laissoit pas une belle Religieuse dans son Diocèse sans la cochonner.

Scarron.

La bonne bête ! C’est celui qui, ne trouvant pas assez de grain dans le Diocèse d’Agde, fit au Roi ce compliment : Sire, je suis né gueux, j’ai vecu gueux ; mais, s’il plaît à Votre Majesté, je veux PERIR GUEUX19. Et le bon Jule Mascaron ! c’est un autre cochon ; il a trouvé à Agen plus de paille et de grain qu’il n’en avoit à Thule20.



19. D’après l’auteur de la Vie abregée de Guillaume Le Boux, qui se trouve en tête de ses Sermons (Rouen, 1766, in-12, 2 vol.), ce ne seroit pas lui, mais l’un de ses amis, qui auroit fait au roi cette requête par calembour. Godeau en a fait une semblable quand, pour obtenir le siége de Grasse, il avoit dit à Richelieu : « Monseigneur, je vous demande Grasse. » Ce qui lui fut accordé.

20. Dès 1671 on prévoyoit bien que Mascaron ne resteroit pas à Tulle,

Bien que tout evesché soit bon,