Page:Variétés Tome VI.djvu/228

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dans le lit entre Madame de Lionne et la Marquise de Cœuvres28. Et quand il fit ce coup il etoit accompagné de Monsieur de Lionne. Je vous laisse à penser la confusion où fut Madame de Lionne voyant son Mari, et la Marquise voyant le Prelat qu’elle avoit repoussé avec tant de vigueur. La Marquise,


28. Cette aventure se répandit, et fit, on le croira de reste, un grand scandale. Mme de Lionne avoit été en tout cela la corruptrice de sa fille. « Sa sorte de malhonnêteté, écrit Mme de Sévigné (2 août 1671) étoit une infamie si scandaleuse, qu’il y a long-temps que je l’avois chassée du nombre des mères. » V. aussi Supplément de Bussy, lettre à Mme de Montmorency, 30 juin 1671. Mme de Lionne, avant de se mettre de moitié dans les amours de sa fille et du comte de Sault, avoit déjà partagé avec elle M. de Béthune et le duc de Longueville. On lui fait dire, s’adressant au duc, dans une chanson du temps (Recueil de Maurepas, t. 3, p. 457) :

Pourquoy vous enfuyez-vous ?
––Si vous cherchez ma fille,
Profités du rendez-vous.
––––Mais accordons-nous :
Faisons cocu mon epoux,
Et puis je la laisse à vous.
––Je suis mère facile ;
Profitez du rendez-vous.

En note, on a mis : « Non seulement Mme de Lionne étoit débauchée, mais elle pratiquoit des plaisirs à sa fille. » — Une autre chanson (Ibid., p. 464–65) parle, sans rien omettre du scandale, de la parfaite entente de la mère et de la fille dans cette communauté d’amant :

Quand à sa fille on alloit,
––––––Il falloit
Que la mère prit son droit ;