Page:Variétés Tome VI.djvu/230

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L’abbé Furetière.

Il en fut si etonné, qu’il ne l’auroit pas eté davantage quand les cornes lui fussent venües effectivement à la tête.

Scarron.

Et le Prelat, que fit-il après ce bel exploit ? Voilà la brèche faite, j’entens battre la chamade ; la place est plus qu’à demi renduë.

L’abbé Furetière.

Vous le prenez fort bien. Le Prelat fit trouver bon au Père de la marquise d’ensevelir toute l’affaire dans un profond silence31 ; et lui, sous prétexte d’aller faire une correction à sa nièce, la mena dans sa chambre, où, l’ayant sommée de lui tenir parole, elle ne l’osa refuser, de peur qu’il ne la perdît auprès de son mari et de toute sa famille.

Scarron.

Voilà un Cochon bien content. Brave Cochon ! digne Prelat ! digne Cardinal !



du roi de se rendre à Angers. « Tous les jeunes gens de la cour ont pris part à sa disgrâce, dit Mme de Sévigné (2 août 1671) ; elle ne verra point sa fille ; on lui a ôté tous ses gens. Voilà les amants bien écartés. »

31. La mort ne laissa pas d’ailleurs à M. de Lionne le temps de faire expier à sa fille le scandale de sa conduite. Il mourut le 1er septembre. Le chagrin qu’il conçut de tout ce qui venoit de se passer fut, dit-on, pour beaucoup dans sa mort. Sa femme l’avoit pourtant, de longue date, accoutumé à de pareilles affaires, et lui-même s’en vengeoit en détail depuis bien long-temps.