Page:Variétés Tome VI.djvu/235

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l’Archevêque de Rheims ne soit un Franc Cheval de Carosse ; son naturel fanfaron et brutal paroît assez partout où il affecte de paroître39, pour ne pouvoir pas lui contester le titre dont la Feuillade l’a mis en possession : car, soit qu’il parle de Théologie, soit qu’il s’entretienne avec les Dames, soit qu’il mette le nez dans les affaires de l’Etat, soit qu’il joue à la bassette, soit qu’il mange, soit qu’il boive, il est cheval per omnes Casus. On ne vit jamais animal mieux formé40, on ne vit jamais un prelat mieux intentionné ; il est constant qu’il veut toujours plaire, mais il est si malheureux qu’il ne peut jamais faire ce qu’il veut. C’est donc un franc cheval de carosse à cet égard ; mais à un autre égard, quand il est question des Ministres d’amour, c’est un Cochon Mitré.

Scarron.

Il marche donc sur les traces du Cochon en Pourpre ? Il ira bien s’il ne s’écarte pas !

L’abbé Furetière.

Il est allé dejà aussi loin en qualité de Cochon Mitré ; mais je serai fort trompé s’il va jamais aussi


39. Le portrait que fait de lui Saint-Simon (Mémoires, 1re édit., t. 2, p. 85) nous le représente bien plutôt comme un colonel de dragons que comme un prélat.

40. C’est ce qu’on dit dans un couplet qui fut fait lorsque Louvois le chargea de l’administration des haras :

Louvois n’aura pas d’embarras
À faire valoir ses haras,
S’il prend pour etalon son frère :
S’ilLère la, lère lan lère.
S’il pl(Recueil Maurepas, t. 6, p. 443.)