Page:Variétés Tome VI.djvu/238

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main et le nez dans son manteau, ce qui ne lui permit plus de douter de ce que la fille lui avoit dit.

Scarron.

C’etoit peut-être un fantôme et un diable galant et amoureux qui avoit pris, pour se faire honneur, la forme de l’archevêque.

L’abbé Furetière.

Le marquis ne crut pas s’être trompé. Il partit au plus grand matin de Versailles, et conta à tous les Courtisans de son âge tout ce qui s’etoit passé et tout ce qu’il avoit vu. En même temps cette nouvelle se repandit par toute la Cour. Le marquis de Louvois ne voulut jamais croire qu’elle vînt de son Neveu ; mais, n’en pouvant plus douter après le temoignage de tant de personnes differentes, il lui lava la tête autant que son imprudence le meritoit46.



46. Cette affaire scandaleuse est aussi racontée dans la France galante, ou Histoire amoureuse de la Cour (Cologne, P. Marteau, 1695, in-12, p. 416–417). Saint-Simon ne dit rien contre les mœurs de Mme d’Aumont, et c’est étrange de la part d’un médisant comme lui, qui là n’avoit pas à inventer, comme il fit souvent, mais qu’à écouter seulement ce qui se disoit et se chantoit partout. Voici, par exemple, un couplet du Recueil Maurepas (t. 7, p. 37) :

Seras-tu toujours eprise
De toutes sortes de gens ?
À ton âge, est-on de mise ?
D’Aumont, quitte les galants.
––––— Je ne sçaurois.
— Quitte au moins les gens d’eglise.
––––— J’en mourrois.

Les Clérambault ont mis en note : « La duchesse d’Au-