Page:Variétés Tome VI.djvu/33

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qu’il faut sur la fin), nostre Crito dit avoir ouy une grande plainte : c’est que les chapeliers sont tout estonnez non seulement de tant de bottes nouvelles, mais aussi des nouveaux chappeaux pour accompagner les dites bottes dans plus de la moitié de la Savaterie, et disent qu’en cela ils perdent l’escrime et le meilleur de leur latin, quoy qu’il n’y en ait guères : car en la fabrique des chappeaux l’un les veut pointus en pyramides, à la façon d’un pain de sucre7, qui dansent en cheminant sur la perruque acheptée au Palais, garnie de sa moustache8 à queue de rat derrière l’oreille ; autres les veulent plats façon de chasse, ou à la cordelière, retroussez


gue françoise à la langue latine dans les tribunaux, parcequ’un seigneur que la cour avoit debouté (debotaverat) avoit cru être débotté par elle. Cette importante mesure auroit, en effet, été prise ainsi à propos de bottes. M. Quitard pense cependant que cette expression est plus ancienne. Il dit l’avoir retrouvée dans un livre antérieur au règne de François Ier, avec une note marginale qui en attribuoit l’origine aux exactions que les Anglois, maîtres de la France, commettoient contre les paysans, jusque là qu’ils prélevoient de fortes dîmes et de grosses sommes pour leurs souliers et leurs bottes. (Quitard, Dictionnaire des Proverbes, p. 163–164.)

7. C’est ce que G. Naudé, dans le Mascurat, in-4, p. 187, appelle des chapeaux en pot à beurre.

8. Sur ces moustaches ou cheveux tombant sur les côtés de la perruque, V. le t. 3, p. 243. — Celles qu’on appeloit cadenettes devoient leur nom à l’un des frères de Luynes, Honoré d’Albert, seigneur de Cadenet. Ménage nous l’avoit appris depuis long-temps ; les Historiettes de Tallemant nous l’ont confirmé. V. édit. P. Paris, t. 1, p. 399.