Page:Variétés Tome VI.djvu/45

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Ce n’est rien si ne me voyez
En ma force, qui est si grande,
Car je dance la sarabande
Sur l’entredeux de vos beautez.

Je joue de ma cornemuse
Et fais dancer toutes les Muses
De ma flutte et mon flajolet.

J’invoque la deesse Flore
Vous donner, au point de l’aurore,
Un bouton de rose ou d’œillet.

Quel desir pourrois-je, mes dames, souhaiter et demander en mon cœur, sinon qu’un parfait contentement et accomplissement de vous servir en tout ce qui me sera possible effectuer pour l’hommage que je doy rendre à vos commandemens, tant au lict qu’à la table, tant pour vous contenter que pour le desir de vostre cher amy Herpinot, lequel vous a tousjours porté en son cœur, comme une espousée a coustume de porter son cher epoux huict jours après ses nopces, comme, par exemple, le proverbe nous enseigne qu’il n’y a plus grand contentement au monde que d’avoir ce que l’on desire. Je croy que non, pour mon particulier ; j’en ay gousté de plusieurs sortes, mais je n’en ay point treuvé de meilleur, et dirois volontiers comme ce bon Alluchon, lequel courtise secrettement de sa jeunesse les lechefrites des plus nettes cuisinières des halles aux doubles ressorts de leurs serrures, accommodez au tourne-clés des bons compagnons, lesquels profère ces mots :