Page:Variétés Tome VI.djvu/68

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nées pour aller gaigner quelques reales du jour au lendemain à la conduite de ces affetées, pied-plates, constipées Castillanes.

Voilà sommairement, Sire, sur quoy j’en suis. Or ay-je jugé à propos, avant tout œuvre, de venir offrir à Vostre Majesté la continuation de mon très humble service et obeyssance et ma très fidelle compagnie en un si long voyage, et, après la descharge de ces devoirs, vous exposer l’histoire de mes maux, afin que, par la pitié que vous en aurez et le remède que vous y apporterez de vos graces, je voye adjouster mon parfaict et entier contentement à ceste publique allegresse. Je ne suis pas icy, Sire, pour vous demander le don de quelque evesché en recompense de la bonne, loyalle et passionnée affection que j’ay à vostre service ; aussi bien me fait-on entendre qu’elles ne sont plus que pour des gens de delà les monts26 (combien que ces paroles ne sortent que de quelques bouches effrenées et gouvernées par une malicieuse et detestable envie, qui les fera enfin crever de despit). Quoy qu’il en soit, je ne demande point, je ne souhaite pas non plus d’estre couché sur l’estat et d’estre enrollé aux pensionnaires : ma vertu, qui n’est point mercenaire, et ma naturelle bonté, qui n’aspire qu’à des choses justes, me le deffend ; et, quand j’aurois tellement franchi les bornes de la modestie et du devoir que d’en


Anne d’Autriche jusqu’aux Pyrénées, comme il paroît qu’on en avoit d’abord eu le projet ; il s’arrêta à Bordeaux, où la jeune reine fit son entrée solennelle le 29 novembre.

26. Les Italiens à la dévotion du marquis d’Ancre, qui occupoient alors tous les emplois.