neantmoins, au mespris et contemnement de ses edicts et ordonnances, en certains et divers endroits de son royaume plusieurs perturbateurs du repos public se sont eslevez, qui par voye et soubs vœu d’hostilité se sont mis aux champs, lesquels ont saisy et prins aucuns chasteaux, places et villes, principalement au pays de Poictou. Car ayant cherché et amassé quelques forces jusques au nombre de quatre ou cinq mille hommes de pied et bien peu de cavallerie, ont couru jusques sur les limites du pays d’Anjou, ransonnant et pillant les villages et bourgs ; et, ayant fait cela, taschèrent et essayèrent par tous moyens à eux possibles de surprendre la ville de Saulmur, afin d’avoir un passage et entrée sur la rivière de Loire à leur commandement et devotion. Mais tout aussi tost que la noblesse du pays eust esté advertie de telle chose (qui avoient et ont fort grand interest en la conservation et deffence d’icelle ville), se jetta dedans pour la garder et deffendre à l’encontre des dicts rebelles. Messieurs de Tours et d’Angers, en ayant ouy parler et en estans aussi advertis, y envoyèrent pareillement quelque bon nombre d’hommes bien armez et force munitions de guerre, comme voisins et bons amis sont tenuz faire l’un pour l’autre ; ce que possible fut cause (et n’en faut douter) que les dicts rebelles laissèrent leur chemin et mechante entreprinse, et, prenans autre route, commencèrent à se retirer et cheminer le plus diligemment qu’ils purent vers le pays de Mayne, menaçant ceux de la dicte ville de Saulmeur de les venir revoir quand ils auroient auguementé et aggrandy leurs forces. Tou-
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