meuriers de leurs jardins, dix-huict livres de soye, sans que les vers soient nullement morts, et les ont
ture du mûrier. Dès l’année 1596 Henri IV avoit consacré à cet utile essai une grande partie du jardin des Tuileries. La plantation avoit prospéré, et sans tarder le roi l’avoit étendue encore, avec l’aide d’Olivier de Serres et de Claude Mollet, son premier jardinier. V. Théâtre d’agriculture d’Oliv. de Serres, édit. in-4, t. 2, p. 110, et P. Paris, Catal. des mss. franç., t. 5, p. 290. En 1601, nouvelle plantation et nouveau succès. Laffémas en parle ainsi à la page 29 de la pièce citée tout à l’heure et publiée en 1604 : « Le principal est d’avoir des meuriers en abondance, et les faire semer, ainsi qu’a faict le sieur de Congis, gouverneur du jardin du roy aux Thuilleries, en ayant fait semer il y a trente mois qui sont creuz si haut qu’il n’y a homme qui les puisse atteindre, et ceux que Sa Majesté a fait planter aux allées il y a huit ans, et trois ans qu’ils avoient, on juge qu’ils en ont plus de vingt-cinq, tant qu’ils sont grands et beaux. » Toute la partie du jardin située à l’extrémité de la terrasse des Feuillants étoit occupée par des constructions où les magniaux (vers à soie) étoient élevés et où logeoient les hommes qui en avoient le soin. Laffémas fait un grand éloge de la femme qui les dirigeoit : « Dame Jule, Italienne, dit-il, qui nourrit les vers pour Sa Majesté au jardin des Thuilleries, femme des plus entendues qui se puisse trouver. » (Id., p. 28.) Plus tard, les bâtiments furent remplacés par une orangerie. Elle existoit déjà en 1640, et la rue Saint-Florentin, qui venoit y aboutir, lui dut son premier nom de rue de l’Orangerie. Les constructions, occupées en dernier lieu par la galerie de tableaux du comte de Vaudreuil, ne disparurent qu’après la révolution. V. les Mémoires du marquis de Paroy, Revue de Paris, 14 août 1836, p. 106. On a vu tout à l’heure que c’étoit une Italienne qui dirigeoit la magnanerie royale des